Le mardi 1er juillet, B’Tselem a averti qu’il y a une grave pénurie d’eau cet été dans de larges zones de la Cisjordanie. La pénurie aura de sérieuses répercussions sur l’économie et la santé de dizaines de milliers de palestiniens. La pénurie chronique d’eau résulte pour une large part de la politique discriminatoire d’Israël dans la distribution des ressources d’eau communes en Cisjordanie et les limitations qu’il met à la capacité de l’Autorité Palestinienne de forer de nouveaux puits. La pénurie sera pire cette année à cause des effets cumulés des récentes années arides.
Selon les calculs de l’Autorité Palestinienne de l’Eau, il manque de 40 à 70 millions de mètres cube pour couvrir les besoins des palestiniens de Cisjordanie. La consommation d’eau par personne en Cisjordanie est maintenant de 66 litres par jour, soit environ les deux-tiers du montant minimum recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Dans certaines parties du nord de la Cisjordanie, la consommation d’eau est le tiers du minimum de l’OMS, et les chiffres de la consommation incluent l’eau pour le bétail.
La moyenne de la consommation de l’eau par personne des israéliens est 3,5 fois celle des palestiniens.
Des centaines de milliers de palestiniens en Cisjordanie ne sont pas connectés au réseau d’eau, et doivent acheter l’eau de camions-citernes, ce qui coûte trois à six fois plus cher (cela dépend du lieu et des restrictions des mouvements) que l’eau fournie par un réseau d’eau. De nombreuses familles pauvres tirent l’eau de puits non surveillés, ce qui conduit à une augmentation des maladies infectieuses dans beaucoup de zones rurales en été.
Même les Palestiniens qui sont connectés à un système d’eau ne bénéficient pas d’une fourniture constante d’eau. Beaucoup d’habitants rapportent de longues interruptions de la fourniture d’eau. Selon les témoignages de B’Tselem, en été, la compagnie d’eau israélienne Mékorot réduit la fourniture de l’eau aux villes et aux villages palestiniens pour couvrir les besoins croissants des colonies.
La pénurie d’eau est aggravée par le vol de l’eau par les Israéliens dans les parties de la zone C qui sont sous contrôle israélien complet civil et militaire. Les autorités chargées de faire appliquer la loi israélienne échouent à faire face correctement à ce phénomène.
L’accès à l’eau sans discrimination est reconnu par le droit international comme un droit humain fondamental.
De plus, la discrimination pratiquée par Israël dans son partage de l’eau est une violation de ses obligations selon le droit international humanitaire. B’Tselem appelle le gouvernement israélien à assurer une fourniture d’eau immédiate, régulière, adéquate à chaque résident de la Cisjordanie sans discrimination, et à permettre à l’Autorité Palestinienne de développer de nouvelles sources d’eau.